Comme les banques, les assureurs européens ont été soumis à des test de résistance. Une bonne dizaine de pour cent d'entre eux auraient échoué et parmi eux le groupe Ethias. Il y a plusieurs dossiers délicats, le principal concerne le compte First. Ce produit n'est plus vendu, mais de nombreux épargnants qui y ont souscrit dans le passé l'ont gardé. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il y a un rendement garanti, jusqu'à 4,75 %, en outre garanti à vie vu qu'il s'agit d'un contrat d'assurance-vie. Un rendement de 4 % et plus , c'est évidemment intenable avec des taux qui sont aujourd'hui aux environs de 1 à 1,5 %. Ce problème là, et quelques autres font qu'Ethias pourrait ne plus avoir les moyens de ses engagements. C'est donc bien le passé que paie le groupe aujourd'hui car sa principale activité, le secteur des assurance non-vie se porte bien.
Le contribuable à la rescousse
En attendant, le groupe pourrait devoir trouver des fonds, on évoque environ 800 millions d'euros. Or, depuis la crise financière de 2008, Ethias appartient à 75 % à l'Etat fédéral, la Région wallonne et la Région flamande. In fine, c'est donc le contribuable qui est concerné et les clients d'Ethias bien sûr. Il n'y a pas encore péril en la demeure, mais l'échéance du refinancement serait, au plus tard, pour 2016.
Le dossier es actuellement entre les mains de la Banque Nationale de Belgique. C'est elle qui déterminera le plan à mettre en œuvre ou non par Ethias. Ce n'est qu'après que le futur du groupe d'assurance pourra se redessiner avec, on l'espère pour les clients et actionnaires, un peu plus de stabilité.
Michel Visart