Source : RTBF
Charles Michel: "Je veux un gouvernement qui rassemble et non qui divise"
BELGIQUE | Mis à jour le mardi 14 octobre 2014 à 16h02
L'heure de la rentrée a sonné au Parlement fédéral. Charles Michel a fait ce mardi sa déclaration de politique générale devant les députés. Le nouveau Premier ministre a donc présenté les grandes lignes de l'accord obtenu avec ses partenaires. Un grand oral sur fond de vives tensions suite aux polémiques dues aux liens entretenus par des membres N-VA du gouvernement avec d'anciens collaborateurs.
Avant qu'il ne monte à la tribune ont eu lieu le remplacement des députés devenus ministres par leurs suppléants et la prestation de serment de ces derniers.
Le N-VA Sigfried Bracke a ensuite remplacé Patrick Dewael (Open VLD) en tant que nouveau président de la Chambre. Le nationaliste flamand a ainsi promis qu'il essayerait d'être le président de "tout le monde" à la Chambre, aussi bien des députés de la majorité que de ceux de l'opposition.
Avant l'arrivée des membres du députés et des suppléants, Louis Michel s'est dit impatient d'entendre le discours de son fils à la tribune. Il a évoqué "un moment émouvant pour un père" en qualifiant le parcours de Charles Michel en tant qu'informateur et formateur de "sans faute".
L'équipe de Charles Michel devra pourtant faire face à une opposition musclée côté francophone : seuls les 20 députés du MR apporteront leur soutien au gouvernement, les 43 autres députés francophones étant désormais dans l'opposition. Côté flamand, la majorité est beaucoup plus confortable, N-VA CD&V et Open VLD totalisent 65 sièges sur les 87 sièges flamands que compte la Chambre.
Début de déclaration dans un chaos généralisé
Rarement déclaration gouvernementale n’aura débuté dans un tel chahut. Énerve, Charles Michel s’adresse à Laurette Onkelinx: "Le respect mutuel permet-il de s’écouter, Madame. Est-ce possible pour vous!".
Une fois le calme revenu, le Premier ministre va passer en revue durant 30 minutes le programme déjà largement évoqués ces derniers jours. A commencer par le développement économique basé sur trois engagements : " La stabilité institutionnelle, la concertation sociale et l’absence de pression fiscale sur le travail ".
La 6ème réforme sera exécutée "en toute loyauté en travaillant avec les entités fédérées". Et Charles Michel insiste: "il n’y aura pas de nouvelles réformes institutionnelles durant les 5 prochaines années. "
Il aborde ensuite le rôle qualifié d’essentiel des partenaires sociaux dans l’histoire politique de la Belgique : "Les partenaires sociaux et le gouvernement ont une responsabilité partagée pour faire respecter ce dialogue." Un secrétariat sera créé et les accords tripartites (gouvernement, patrons syndicats) seront exécutés dans le cadre de cette concertation.
Notre devoir est de créer les conditions de la prospérité
"Nous voulons une société qui ouvre le champ du possible pour que chacun puisse saisir sa chance. et accord est précis, concret et chiffré" clame Charles Michel qui promet qu’il n’y aura pas "d’austérité pour l’austérité. "
Selon le Premier ministre, l’accord de gouvernement ose des choix clairs et des mesures responsables "car nous savons où nous voulons aller et comment y aller, sans laisser personne au bord du chemin. Nous sommes convaincus que les principales menaces qui guettent nos protections sociales seraient l’inaction et le manque de courage."
"Une baisse historique du coût du travail"
A propos de l’emploi, le Premier ministre affirme qu'il s'agit de la première priorité du gouvernement: " Nous décidons un baisse historique du coût du travail de 4 milliards d’euros. Un montant que les entreprises pourront réinvestir dans l’emploi et l’innovation." Parmi les mesures pratiques, les cotisations patronales baisseront de 33% à 25% et le saut d’index sera corrigé pour les plus bas revenus. "Mais nous ne remettons pas en cause le mécanisme de l’index", insiste Charles Michel.
Dans le même temps, le marché du travail sera "assoupli" par plusieurs mesures: l’annualisation du temps de travail, l’encouragement du travail des jeunes et des chômeurs de longue durée, l’adaptation de la réglementation du chômage concernant les demandeurs d’emploi qui travailleront pour la collectivité...."
Le débat sur la déclaration de politique général aura lieu mercredi et jeudi, avec un vote prévu dans la foulée. Et pendant ce temps les syndicats examinent eux aussi comment réagir aux mesures annoncées par le gouvernement, la CGLSB en a discuté lundi, FGTB et CSC se réunissent ce mardi.
Source : RTBF
Le programme de la suédoise inquiète la Ligue des droits de l'Homme
Les cas Jambon et Francken plongent la Chambre dans la cacophonie (vidéos)
À lire aussi
- Theo Francken veut plus d'expulsions de sans-papiers (13-10-2014)
- Collaboration: Jan Jambon estime que ses propos ont été mal compris (13-10-2014)
- La communication, défi de Charles Michel pour "asseoir sa légitimité" (13-10-2014)
- Charles Michel: "Nous avons sauvé le pays" (14-10-2014)
- Olivier Maingain (FDF) réclame la démission de Jan Jambon (N-VA) (14-10-2014)
- Theo Francken fête un ancien collaborateur, le PTB veut sa démission (14-10-2014)